jeudi 28 mai 2009

Un exemple de parcours magistral dans les arts martiaux de Binh-Dinh : le grand maître Truong Thanh Dang.




Fondateur de l’école Sa Long Cuong, le vénérable maître Truong Thanh Dang (1894-1985) ne se doutait surement pas en commençant l’étude des arts martiaux traditionnels du Vietnam en 1908, alors âgé de 14 ans, que l’on citerait toujours son nom un siècle plus tard et qu’il serait connu comme l’un des plus grands représentant de l’art martial Binh-Dinh de son époque !

Maître en arts martiaux de la région de Binh-Dinh, il souhaitait que la jeunesse vietnamienne (qui pratiquait plus à cette époque les arts martiaux chinois que les arts martiaux traditionnels du Vietnam) puisse étudier aussi cet art martial singulier et authentique, et sache faire la différence entre les arts martiaux chinois et les arts martiaux traditionnels nationaux du Dai Viêt.

En 1964, il ouvrit officiellement son école, nommée Sa Long Cuong : le dragon sur la dune de sable.
Il enseigna jusqu’à sa mort en 1985, et eut ainsi l’opportunité de former une bonne dizaine de maîtres.

Maître Dang eut la chance de commencer ses études martiales avec son oncle et son grand-père, Maître To, qui était maître-formateur pour les candidats à la licence en arts martiaux au temps de l’empereur Nguyên.
A l’âge de 14 ans il demanda à ses parents l’autorisation d’approfondir ses connaissances et c’est ainsi que commença pour lui un cycle d’étude en arts martiaux. Il eut durant ses études l’occasion de pouvoir être enseigné par trois illustres maîtres de l’époque.

Le maître Hai Cut : domicilié au village de Cam Thuong, ce maître acquis sa notoriété notamment grâce à sa maîtrise de l’art du bâton et de la perche, avec lequel il parvint de nombreuses fois à tuer des tigres qui menaçaient le village. Maître Hai Cut enseigna notamment à Maître Dang la technique de perche Roi Trung Binh Tiên.

Le maître Truong Trach : il est licencié es-arts martiaux et descendant d’une célèbre famille de pratiquants d’arts martiaux.
Son ancêtre, Truong Duc Thuong s’installa dans les années 1600 dans le district de Phu My, province de Binh-Dinh. D’après la généalogie de cette famille, elle a donné naissance à de nombreux lettrés et guerriers.
M. Truong Duc Cai, par exemple, qui fut à la fois reçu aux concours littéraire et militaire sous la dynastie des Nguyen (1802-1945).
Ce fut Truong Duc Cai qui compila un traité d’arts martiaux faisant en autre état de 16 poèmes (Bai Thieu) des arts martiaux de Binh-Dinh :
Ngu Môn Thao : leçon au bâton (23 vers).
Truc Chi thao : leçon de combat à mains nues (24 vers)
Ô Du thao : leçon de combat au bâton (18 vers)
Ngoc Trân Quyên : leçon de combat à mains nues (27 vers)
Lao Mai Quyên : leçon à mains nues (14 vers)
Dang Bai Thao : leçon au bouclier (48 vers)
Siêu Dao Thao : leçon de combat à la vouge (8 vers)
Siêu Dao Thao : autre leçon de combat à la vouge (18 vers)
Tam thé Dang Bai Thao : autre leçon au bouclier (24 vers)
Truong Kiêm Thao : leçon à l’épée longue (30 vers)
Long Dao Thao : leçon à l’arme d’hast (8 vers)
Long Dao thao : seconde leçon à l’arme d’hast (11 vers)
Song Kiêm Thao : leçon de combat avec deux épées (12 vers)
Song Phu Thao : leçon de combat vec deux haches courtes (14 vers)
Et diverses autres leçons notamment au bâton.

Le maître Dinh Cat : descendant direct des célèbres généraux de la dynastie Tay Sôn. A cause de la persécussion des Nguyên, sa famille dut changer provisoirement le nom Dinh en Nguyên (Nguyên Van Cât. Il légua à maître Dang l’enseignement de célèbres leçons de Binh-Dinh, parmi lesquelles on peut citer Thien Su, Than Dông, Yên Phi, Tu Hai, Phuong Hoang, Lao Mai, etc.

En dehors de ses heures d’apprentissages auprès de ces maîtres, Maître Dang échangeait ses expériences avec celles de ses amis, réputés aussi à l’époque pour leur expertise : Doan Phong, Hai Cuu, Muoi Dâu, Xa Bup, Nam Tuong…

Son engagement dans la pratique et sa ténacité dans l’étude lui permirent ainsi au fil des années de maîtriser l’art martial de Binh-Dinh.

Maître Dang étudia aussi l’art martial Thiêu Lâm, auprès de Maître Vinh Phuc, maître réputé du style Thiêu Lâm et plus tard, à Phan Tiêt, auprès de deux autres maîtres du Thiêu Lâm, avec qui il put étudier par exemple le Bai Thao tu Môn Chuong (Les quatre portes de la poésie).

Maître Dang enseigna dans le secret de 1930 à 1964, date à laquelle il reçut l’autorisation gouvernementale d’ouvrir officiellement une salle d’armes.

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